AMESSI: Charlatanisme des Médecines Alternatives

lundi 21 novembre 2005

Amalgames dentaires: les concentrations de mercure non-toxiques

21/11/05 19:34

PARIS (AFP) - Les concentrations de mercure identifiées dans les amalgames dentaires "ne sont pas de nature à entraîner des effets toxiques", a déclaré lundi l'Agence du médicament (Afssaps) dans un communiqué."L'amalgame dentaire est un matériau d'obturation de bonne qualité qui justifie le maintien de son utilisation en chirurgie dentaire", a précisé l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.
"Les doses de mercures identifiées sont très en deçà de celles pouvant entraîner des effets toxiques", a ajouté l'Afssaps, précisant que la "libération de mercure, proportionnelle au nombre d'amalgames en bouche peut survenir lors de la condensation, du polissage, de la pose et de l'usure des amalgames".
L'Afssaps avait constitué en 2003 un groupe de travail sur les amalgames dentaires après avoir été alertée, a-t-elle expliqué, "par des déclarations de personnes qui présentaient des troubles qu'elles estimaient liés à la présence d'amalgames dentaires".
Dans leur rapport remis en octobre, les 14 experts de ce groupe de travail ont estimé que "la preuve d'une relation de causalité entre présence d'amalgames en bouche et des symptômes ou pathologies systémiques (Ndlr touchant le reste de l'organisme) n'a pu être apportée", a résumé l'Afssaps dans le communiqué.
Estimant que le "retrait systématique des amalgames dans la population générale ne se justifie pas", le groupe de travail a proposé un suivi des personnes qui présenteraient des troubles qu'elles estiment liés à la présence d'amalgames dentaires et rappelé des précautions d'emploi.
Il a ainsi recommandé "d'éviter de placer des amalgames dentaires au voisinage direct d'autres restaurations métalliques (couronnes, ndlr) afin de ne pas augmenter le risque de corrosion".
Il faut, ont ajouté les experts, "proscrire la mise en place d'amalgames au contact direct d'éléments en alliage de métaux précieux ou d'ancrages en laiton doré".
"La pose et plus encore la dépose des amalgames augmentent sensiblement la libération de mercure", il faut donc, selon le groupe de travail, "éviter" si possible ces actes chez la femme enceinte ou allaitante.
Il est aussi "déconseillé d'effectuer l'éclaircissement des dents postérieures" obturées par de tels amalgames "compte tenu de la libération des vapeurs de mercure provoquées par l'action de peroxydes".
Le parquet de Paris a ouvert le 10 octobre une information judiciaire après la plainte d'un homme de 45 ans, Michel Ferrandez, invalide à 80%, atteint d'une maladie du système nerveux qui s'estime victime d'une intoxication provoquée par le mercure de ses amalgames dentaires.


Ainsi s'effondre encore une des nombreuses idées reçues de l'AMESSI sur la médecine, dans ses vaines tentatives d'imposer des commerces de pseudo-médecines charlatanesques en lieu et place des techniques médicales modernes. Ce cas illustre à nouveau l'impossibilité de passer du témoignage de foi (style "ça marche") à un mécanisme de causalité indispensable pour établir une théorie scientifique. Cette considération immodérée pour les témoignages de foi est l'un des principaux sophismes en cause dans les raisonnements défecteux des adhérents de l'AMESSI.

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mercredi 16 novembre 2005

La plante qui cache le poison

16/11/05 11:53

Les zélateurs forcenés de la phytothérapie devraient se méfier. A force de répéter que les plantes sont efficaces pour traiter toutes sortes d'infections, ils oublient une chose: si elles sont réellement actives, elles peuvent donc aussi être dangereuses. Surtout si on confond l'une avec l'autre. Prenez Stephania tetandra, une herbe d'origine chinoise censée faire maigrir. Commercialisée par la firme Arkopharma sous le doux nom d'Asiatitrat, elle fut utilisée par près de 2 000 femmes en France au début des années 1990 et plus encore en Belgique, où 1 million et demi de gélules furent vendues.

Mais voilà, si Stephania paraît inoffensive, sa cousine Aristolochia est, elle, très nuisible. L'un de ses composants constitue même un poison qui peut provoquer une insuffisance rénale ou des cancers des voies urinaires, et ce plusieurs années après qu'on l'a ingéré. Or, en chinois, la première s'appelle han fangchi et la seconde guang fangchi. Deux noms très proches qui expliquent que, entre 1989 et 1992, Arkopharma ait importé par erreur 750 kilos d'Aristolochia. Le leader européen de la phytothérapie et des compléments alimentaires (près de 250 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2004) a beau arguer que ces deux plantes étaient autorisées à la vente, sept femmes au moins, en France, en ont subi de graves conséquences et deux en sont mortes. L'une avait 40 ans, l'autre 34. Le mari de cette dernière a porté plainte en 2001 pour homicide involontaire.

Au cours du procès, qui s'est tenu le 5 octobre, le procureur avait requis deux ans de prison et 20 000 euros d'amende à l'encontre du PDG de l'époque. Celui-ci a d'ailleurs reconnu avoir «vendu une plante pour une autre», tout en se défendant d'avoir manqué de vigilance. Le verdict, rendu ce 17 novembre, donnera sans doute lieu à une procédure d'appel. Mais il aura au moins eu un mérite: rappeler les risques d'une «conception erronée et largement répandue [qui] fait de “naturel” le synonyme de “sans danger”». La phrase est tirée d'un rapport de l'Organisation mondiale de la santé paru en décembre 2002. Dans un pays où 49% de la population a déjà eu recours, au moins une fois dans sa vie, à des médecines complémentaires ou parallèles, elle prend tout son sens.


21/11/05 : L'ex-PDG en question a été condamné à trois ans de prison avec sursis et à 30.000 euros d'amende mais a fait appel. Le pharmacien niçois, qui comparaissait également, a été condamné quant à lui à 12 mois d'emprisonnement avec sursis. La phytothérapie, qui n'est pas toujours une charlatanerie, a parfois des effets secondaires non négligeables. Rappelons-le: "naturel" n'est pas synonyme de "sans danger".

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mardi 15 novembre 2005

France: campage de vaccination ROR

15/11/05 10:52

PARIS (AFP) - L'Assurance maladie lance la deuxième vague de sa campagne d’incitation à la vaccination Rougeole, Oreillons, Rubéole (ROR) sur le thème "N’attendez pas que ça devienne méchant. Vaccinez votre enfant maintenant".Cette campagne débutera le 14 novembre avec la diffusion d'un film TV de 25 secondes, "le lionceau". 700 radio locales, crèches, centres de PMI, cabinets médicaux, presse parentale relayeront la campagne, brochures et affiches à l'appui.
Le vaccin (prix: entre 15,14 et 16,75 euros) protégeant contre les trois maladies à la fois est pris en charge à 100% par l’Assurance maladie pour les enfants de 1 an à 13 ans inclus.
Il s'agit, explique l'Assurance maladie, de convaincre les parents de faire vacciner leurs enfants dès un an et sans attendre, et d'augmenter ainsi le taux de couverture vaccinale, actuellement "trop faible en France pour permettre l’élimination de ces maladies à court terme".
Selon l’OMS, l’Europe pourrait se débarrasser de ces trois maladies en 2010 si la couverture vaccinale est d’au moins 95%. En 2000, sur 960.000 cas de rougeole, 7.000 furent mortels, note un expert, le Pr Pierre Bégué dans la Revue du Praticien.
La France, avec un taux de vaccination de 86% chez les enfants de deux ans en 2002, est encore loin de cet objectif. Mais ce chiffre recouvre des disparités régionales, avec des écarts entre départements allant de 67 à 95% en 2002 pour les enfants de 2 ans. Une épidémie de rougeole a ainsi touché en 2003 la région PACA qui a un niveau insuffisant de vaccination.
Plus ces maladies, déjà pas toujours bénignes dans l'enfance, sont contractées tard, plus elles sont dangereuses et leurs complications fréquentes. 35 % des mères vaccinent leurs enfants par crainte des complications, selon une enquête Ipsos de septembre 2004 réalisée auprès de 400 mères d'enfants de moins de 13 ans et 200 médecins libéraux. Les mères pensent à tort que la rougeole est la moins grave des trois maladies. En revanche, médecins généralistes et pédiatres ont peu conscience du nouveau visage de ces trois maladies (fréquence un peu plus importante chez l'adulte, avec des formes plus sévères), d'après l'enquête.
Le nombre de décès imputables à la rougeole a baissé de 39% dans le monde depuis 1999 grâce à la vaccination (source : OMS-Unicef).
Le Fonds national de prévention, d'éducation et d'information sanitaire (FNPEIS) de l’Assurance maladie, créé en 1988, alloue à la vaccination 25 millions d'euros (prise en charge du ticket modérateur des vaccins et campagnes d'information), dont 8 millions attribués au vaccin ROR et 17 millions au vaccin antigrippal.


Ignorance, insouciance et pseudoscience sont les trois principales causes de ces 7000 morts annuelles. Atteindre une couverture vaccinale de 95% suppose la participation volontaire de tous. Ceux qui crient à la 'liberté vaccinale', par peur irrationnelle des vaccins, nuisent grandement à l'éradication définitive de ces maladies et donc des vaccinations qui les effraient tant. Une peur qui doit bien faire l'affaire des producteurs de vaccins, en fin de compte, assurés ainsi d'une rente à vie.

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